lundi 17 août 2009

Echec et masse...

J'ai dû marcher longtemps, des années, des heures, ou juste...trop de temps. Sans aucun but, j'ai erré me raccrochant parfois à des idées qui n'étaient pas les miennes, n'avançant que par procuration. J'ai vu la vie défiler dans les yeux des autres, voilant mon reflet et essayant de disparaître à chaque souffle. J'ai laissé sur le bord du chemin toutes les choses qui me ressemblaient, toutes les passions qui m'élevaient pour me fondre dans une masse heureuse de me noyer en elle.

J'ai couru. J'ai couru jusqu'à m'en essouffler le coeur, jusqu'à en étourdir ma vie. J'ai entre-aperçu mon visage, parfois, dans ses courses contre le temps. Même en m'élevant dans la masse, je courais. J'étais enfin devenu l'un des leurs...plus besoin de se justifier, plus besoin de convaincre.

Alors j'ai mordu. Ainsi va la vie dans la meute, on mord ou on se fait mordre. On tue ou on se fait tuer. La masse regarde, la masse s'interroge et puis la masse applaudit puisqu'après tout...il faut applaudir le vainqueur, surtout si il est le dernier debout. Et la foule se remet en marche, à peine effleurée par cette vision d'horreur qui ne semble être qu'une étape normale à sa progression. Derrière, le sol est jonché des corps qui n'ont pas résisté au massacre du pouvoir de la masse. Ne pas se retourner et en parler pour l'exemple. L'horreur suprême.

J'étais, petit à petit, devenu cet autre que je ne connaissais pas parce que je ne voulais plus le regarder.

Et puis un jour, se réveiller...
Et puis un jour, se réveiller...
Se réveiller mais...il est trop tard. Comment expliquer à la masse que tout ça n'a aucun sens, que tout ça vous dégoute, que tout leur idéal n'est qu'un leurre qui fait d'eux des bêtes féroces plus assassines qu'un tueur en série. Comment racheter mon âme vendue pour un peu de "normalité". Trop tard, m'a-t-on répété...tu y es, tu y restes !

S'échapper...enfin ! Puisque la masse ne retient pas les Hommes jonchés sur le sol, alors venez ! frappez ! frappez fort que je m'en souvienne, abattez ma dernière carte et excluez-moi de votre foule ! Je vais m'allonger, attendre de ne voir de vous qu'une ombre lointaine, un mirage à l'horizon et je me relèverai aussi vrai qu'avant, aussi conquérant qu'avant. Mais avec ce goût amer que laisse votre passage dans notre vie. A jamais !

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